CARREFOUR BIO : la MDD bio vue par Benoît Soury, Directeur Marché Bio

Comment Carrefour accompagne les PME MDD bio dans le cadre de création de filières locales françaises sur des matières premières agricoles nécessitant des engagements sur du long terme ?

Benoît Soury : Le développement de MDD bio Carrefour a 2 modes de fonctionnement. Soit Carrefour a des accords avec des PME locales françaises dans le cadre d’accord de fournitures sur la partie Carrefour bio négociés par les équipes marchandise MDC (marques de Carrefour) dans le cadre usuel  des relations fournisseurs distributeur. Soit Carrefour établi des accords de partenariats sur des durées plus longues, par exemple sur trois ans au lieu d’un an, et qui traitent des marchandises en tension, sur lesquelles il faut solidifier la création de développement de filières.

Troisième possibilité dans l’esprit de la deuxième solution. On fait le choix avec le partenaire de développer une vraie activité de filière couvrant à la fois la problématique de l’origine de la matière première origine France ou régional France, plus le travail de transformation de cette matière première avec des partenaires français ce qui nous permet dans ce cas-là de développer des produits sur lesquels on mentionnera, sur nos packagings, la marque Carrefour bio, engagée auprès de producteurs partenaires.

Serait-il possible pour des PME MDD bio de négocier des contrats pluriannuels  avec Carrefour ?

Benoît Soury : Ce qui a été créé pour les produits filière de Carrefour avec des contrats pluriannuels est en train de faire un peu « tache d’huile ». On a ouvert sur les produits filière qualité un certain nombre de relations contractuelles qui sont sur des durées de trois ans. Pour l’instant nous y allons avec une certaine progressivité parce que ce n’est ni dans les habitudes de Carrefour ni dans les souhaits des producteurs mais nous sommes convaincus que c’est une démarche dans laquelle Carrefour doit s’inscrire.

Dans le contrat pluriannuel, garantissez-vous un engagement basé sur du volume et sur une durée ?

Benoît Soury : On cherche à donner à nos producteurs principalement issus de filières France un maximum de visibilité sur nos engagements de volumes qui permettent de garantir pour le producteur à Carrefour un engagement de prix. C’est un axe important pour le développement de filières. Pour les autres producteurs qui ne sont pas intégrés dans des engagements filières, on cherche au maximum à ce que nos engagements sur 3 ans soient assortis d’un processus de détermination des prix d’achat qui soit en lien avec les évolutions de volume, ça ne veut pas dire que les prix soient fixes mais en échange de croissance de volume, sur lesquels Carrefour s’engage, nous attendons à ce que la détermination des prix soit conforme à un point d’accord entre le fournisseur et Carrefour.

Dans la démarche « Act for food » comment valorisez-vous la différenciation RSE des produits bio MDD ?

Benoît Soury : Notre première responsabilité c’est de défendre un cahier des charges et une norme bio qui soit conforme à la réglementation européenne. La règlementation bio a mis suffisamment d’années à converger vers un point d’accord, elle est suffisamment contrôlée par l’Europe pour que l’on s’écarte de ces directives en créant des « signes » de qualité complémentaires pour des produits vendus en grande distribution.

Le cahier des charges européen sera mis en œuvre à partir de janvier 2022. A date,  la MDD Carrefour bio s’interdit, déjà depuis longtemps, d’approvisionner ses fruits et légumes par avion. 85% de nos emballages sont recyclables. Notre combat c’est l’accessibilité. La grande distribution vend, à réglementation identique, des produits bio 35% moins chers qu’en réseau bio traditionnel.

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Propos recueillis par Olivier Collet, Responsable Relations Distribution, FEEF.


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